Freud emploie indifféremment les termes de psychothérapeute, psychanalyste ou médecin lorsqu’il parle du psychanalyste. Toutefois, il définit rigoureusement la psychanalyse comme 1/ un procédé d’investigation des troubles psychiques; 2/ une méthode de traitement des troubles névrotiques fondée sur cette investigation; 3/ des concepts acquis au moyen de cette méthode et qui s’accumulent pour constituer une nouvelle science (Écrits techniques, 1923). Selon cette définition, la psychothérapie est une dimension de la psychanalyse.
Les psychothérapies modernes sont issues de la psychothérapies analytiques, mais la plupart s’en sont affranchies. Leur réglementation progressive a conduit le schéma initial à s’inverser: c’est désormais la psychanalyse qui n’est plus qu’une forme de thérapie parmi d’autres. Elle est alors considérée comme une méthode indépendamment des questions fondamentales qu’elle pose sur l’être humain, la vie sociale et la constitution de la psyché.
Les trois dimensions énoncées plus haut (recherche, soin, théorie), qui étaient solidaires chez Freud, se sont ainsi autonomisées. Pourtant, au lieu d’aborder les malades avec des catégories médicales (indication, diagnostic, pronostic, méthode de traitement), Freud a commencé par les écouter et par se laisser déranger. La psychanalyse consistait pour lui à recueillir certains faits qui sont négligés par la science médicale. Il ne s’agit pas de "bien fonctionner" mais de savoir comment ça fonctionne, parfois justement pour arrêter de fonctionner.
Chacun peut remarquer que les explications qu’on se donne et les histoires qu’on se raconte ne résolvent pas les problèmes. Mais le fait d’en parler met à découvert des rapports qu’on a peut-être l’impression d’avoir toujours su... sans le savoir. Une psychanalyse crée ainsi des connexions à la fois nouvelles et anciennes. Elle aide à se réconcilier avec son histoire. Ce processus n’est jamais sans effet, même quand ce n’est pas une "guérison" au sens conventionnel du terme.
TECHNIQUE : La psychanalyse traite avec les manifestations de l’inconscient. Il y a donc de l’étonnement au rendez-vous : thèmes et affects pénibles, propos équivoques, situations insolites, contradictions... Ceci apparaît dès qu’on se met à parler en évitant de "faire le tri". Étant adressée au psychanalyste, la parole acquiert dans la séance une autre dimension que celles de son propre monologue intérieur ou des échanges quotidiens.
RIGUEUR : L’analyste qui reçoit quelqu’un en analyse n’est pas en train d’enseigner, d’éduquer, de conseiller ou de rassurer, tout comme le musicien en concert n’est pas en train de cuisiner ou de repeindre sa chambre (ce qui ne l’empêchera pas de le faire à un autre moment). Afin que la psychanalyse puisse se faire, le dispositif analytique s’efforce de se concentrer sur son objet, qui est de faire l’expérience des processus inconscients. Enseigner, éduquer, conseiller ou rassurer bloquerait ce processus. Il ne s’agit pas de "neutralité" mais de rigueur.
DIAGNOSTIC : La psychanalyse ne consiste pas en une classification des troubles subjectifs ni en un trajet de réhabilitation au sein de l’ordre existant. Les diagnostics, pronostics, anamnèses et dossiers de prise en charge relèvent d’une approche médicale qui n’est pas celle de la psychanalyse proprement dite.
SETTING : Ce que les analystes nomment le setting (fréquence, durée des séances, durée de l’analyse, position assise ou allongée) est discuté entre psychanalyste et analysant lors des séances préliminaires et parfois modifié en cours de route. On ne peut annoncer une pratique réglementaire sans trahir la diversité des situations.
HONORAIRES : Le montant des honoraires est également fixé lors des séances préliminaires. Il tient compte de la fréquence des séances et des possibilités de la personne. Les séances annulées sont remplacées et elles restent dues en cas d’annulation moins de 48h à l’avance ou de non-présentation au rendez-vous.
ASSIDUITÉ : Une fois le processus engagé, la régularité des séances et la présence physique sont une condition indispensable pour l’avancement du processus. Une psychanalyse ne peut pas devenir une "consultation à la carte" et les rendez-vous téléphoniques restent exceptionnels.
SUPERVISION : Le travail social, les pratiques thérapeutiques et la psychanalyse confrontent le praticien avec différents problèmes liés à son rôle, sa position et ses interprétations. Ces pratiques sollicitent ses propres processus inconscients. La supervision accompagne ces questionnements.
Je pratique la psychanalyse et la supervision en français à Berlin.
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